Durant les deux dernières années le prix élevés des matières premières et difficultés d'approvisionnement qui ont érodé la liquidité des entreprises.
Une PME sur trois a vu ses liquidités drastiquement diminuées depuis le début de la crise, selon le baromètre BPI lab et Rexocode. C'est un constat largement partagé par les petites et moyennes entreprises qui constituent une grande partie du tissu économique des cinq départements d'outre-mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique et Mayotte).
Dans ces régions, la crise n'est pas vraiment énergétique. Les secteurs gros consommateurs d'électricité et de carburants non routiers sont aux prises avec des hausses de prix et le gouvernement vient de prendre des mesures pour les aider.
Coût des stocks excédentaires
Dans les outre-mer, la crise vient de commencer fin 2020, avec une logistique maritime internationale qui échappe à tout contrôle en raison de la reprise économique post-corona en Chine et aux États-Unis.
Les frais de transport ont doublé ou triplé, sur les routes en provenance d'Asie. Dans le même temps, les délais sont de plus en plus longs et imprévisibles. Pour éviter les pénuries, les fabricants qui s'appuient sur la flambée des prix des matières premières ont gonflé les stocks, de manière très importante.
Les chaînes d'approvisionnement mondiales sont revenues à des opérations plus réglementées après la fin de 2022, mais les taux de fret maritime ne sont pas revenus aux niveaux d'avant la pandémie.
Après deux années chaotiques, les PME affiliées au secteur extérieur de la France ont déclaré aux banquiers et à l'Institut de l'émission d'outre-mer, qui évalue la santé financière, que la détérioration de la trésorerie était en grande partie due à une bonne gestion.
Problèmes logistiques
L'outre-mer paie à la fois le prix de l'isolement et de la dépendance vis-à-vis de l'extérieur.
Les délais de livraison depuis la France métropolitaine ont été allongés de 5 à 8 semaines et certains conteneurs sont en train d'être déchargés dans les ports africains. Nos ports de commerce sont les plus chers de France. Seuls deux conteneurs par jour peuvent quitter le terminal.
Malgré la hausse du prix des billets aux Antilles-Guyane et à la Réunion, la reprise rapide de la fréquentation touristique après le traumatisme du confinement reste satisfaisante, selon certains professionnels.
Nous n'accordons pas trop de crédit à cela car le prix des matériaux est volatile, et la hausse du fret maritime et des matières premières a fait monter en flèche les prix des matériaux, selon les derniers indicateurs de la cellule de l'industrie de la construction à La Réunion. C'était en hausse de 28 % sur l'année, mais l'affaire était déjà bouclée. "Nos marges ont continué à se dégrader en 2022", déplore Anthony Lebon, président de la Fédération réunionnaise BTP.
Dans la plupart des cas, les coûts supplémentaires n'étaient pas partagés avec les pouvoirs adjudicateurs. Lors d'une visite à La Réunion en fin de semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères, Jean-François Calenco, a promis une table ronde de courte durée pour identifier les causes des blocages de certains projets immobiliers, notamment de logements sociaux.
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